Abandonné dans les rivières, faut-il se méfier du poisson rouge?

Assurément, le poisson rouge n’effraie personne… Cependant, il est important de savoir que c’est un poisson particulièrement résistant et adaptable qui a parfois des conséquences néfastes sur nos écosystèmes.

Selon l’IUCN (institut de conservation de la faune), le poisson rouge a été introduit dans plus d’une soixantaine de pays. Il se retrouve sur tous les continents, de l’Australie aux États-Unis en passant par certaines zones tropicales du Brésil et du Pérou. Des spécimens ont même été observés dans des îles aussi reculées que Samoa, Madagascar, la Réunion ou encore les Seychelles.

Biologiquement, il est très proche de la carpe, très répandue dans nos fleuves depuis l’ère romaine, et s’en distingue par l’absence de barbillon au niveau de la partie supérieure de la bouche. Il mesure généralement autour de 20 cm. Cependant, quelques rares spécimens ont déjà donné du fil à retordre à quelques pêcheurs et atteignent les 40 centimètres.

En Milieu naturel

Le poisson rouge se rencontre originellement dans les rivières, les étangs et les marais chinois, généralement dans les eaux stagnantes ou à débit lent.

Il fréquente les milieux aquatiques dits ‘eutrophes’ (milieu riche en élément nutritif comme les algues), des eaux faibles en oxygénation. C’est une espèce particulièrement solide. Il peut même survivre quelques temps dans une eau légèrement saumâtre.

Carpe Koï, une autre espèce introduite dans un milieu naturel en Europe © Christine Bossé

Comportement

Comme la carpe, il remue la boue et la vase lorsqu’il se nourrit, ce qui augmente la turbidité (opacité) de l’eau et affecte la croissance des plantes aquatiques. En conséquence, l’eau s’en retrouve plus chaude et moins oxygénée.

Conséquences de son expansion

Trois raisons confèrent au poisson rouge son statut d’animal nuisible dans certains environnements :

1
Il est particulièrement résistant aux pollutions

Le poisson rouge est à l’origine de dérèglements écologiques dans plusieurs bassins où il a pu se maintenir. Relâchés en milieu naturel, ils se retrouvent souvent directement en concurrence avec des espèces indigènes moins résistantes, fait particulièrement accentué dans les écosystèmes déjà dégradés.

2
Il se reproduit rapidement

Les poissons rouges sont des poissons ovipares particulièrement prolifiques. Ils atteignent leur maturité sexuelle rapidement, ce qui explique parfois le faible nombre d’adultes en milieu naturel, les jeunes résistant mieux aux périodes de sécheresse.

Pendant le frai, les femelles sont généralement poursuivies et oppressées par les mâles. Elles pondent à plusieurs reprises des centaines d’œufs qui tombent dans la végétation. Au bout de deux à trois jours, des milliers d’alevins de couleur brune-verdâtre envahissent la végétation.

Une étude menée en Ontario, aux États-Unis, indique que son expansion est directement à l’origine d’une baisse significative de la biodiversité.

3
Il se nourrit parfois des œufs d’espèces moins prolifiques

Le poisson rouge se nourrit de planctons, d’œufs de poisson, d’insectes, de petits invertébrés aquatiques, de végétaux et de détritus. En plus de son aptitude à survivre dans des conditions parfois extrêmes à l’âge adulte, il peut constituer un frein au processus de reproduction des autres espèces.

Le poisson rouge peut également être porteur de maladies graves telles que l’herpès ‘virus koï’ qui peut nuire à des populations de poissons locales. Des programmes de confinement voire d’éradication sont parfois mis en place pour prévenir son expansion.

De fait, une grande partie des populations invasives proviennent d’abandons de poissons dans la nature par des propriétaires peu scrupuleux. Il est important de réfléchir à deux fois avant de s’engager dans sa maintenance en aquarium. C’est un poisson qui peut vivre plus de 10 ans et qui peut atteindre une taille considérable. Nous vous recommandons de le maintenir en groupe dans un aquarium d’un strict minimum de 250 litres ou dans un bassin.

A propos de l'auteur

Benoit Chartrer fait partie des membres du projet Fishipédia. Sorti d'une formation d'ingénieur en physique, il a progressivement changé de spécialisation en se tournant vers les technologies Web. Passionné de voyage et de biologie, il tient également un compte Instagram dédié à la photographie animalière.

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