Oursins, des hérissons de mer spécialistes du camouflage

Les oursins sont connus pour être un met délicat au Japon et en France… ou pour les épines laissées dans nos chairs. Avec près de 1 000 espèces dénombrées à ce jour, c’est un animal passionnant et plein de surprises.
Partons à la découverte de cet animal piquant à souhait !

Principales caractéristiques des oursins

Une classe d’Echinodermes

Les oursins, ou Echinoïdes, partagent des caractéristiques communes avec les concombres et étoiles de mer : un squelette interne formé de cristaux de calcite, une symétrie du corps d’ordre 5 (dite pentaradiale) et un système aquifère unique. 

Ce système aquifère, appelé aussi système ambulacraire, parcourt leur organisme, échange avec l’eau de mer et leur permet de se nourrir, de se déplacer.

Ces animaux vivent exclusivement en milieu marin.

Étoile de mer « biscuit », Pentagonaster dubeni © Richard Ling

Un corps rond, mais pas toujours

Les oursins sont aussi appelés châtaignes de mer en raison de leur corps sphérique doté de piquants, appelés radioles.

Plutôt violets ou noirs sur les côtes méditerranéennes, il existe des oursins de couleur verte, bleue ou rouge, comme l’oursin de feu (Asthenosoma varium). Une couleur vive peut signaler une venimosité des piquants.

Oursin en Australie, Heliocidaris erythrogramma © John Turnbull

Les radioles ne sont pas toujours fines et de taille moyenne. Chez certaines espèces elles sont plus épaisses – comme des stylos, très longues, ou à l’inverse quasi inexistantes, en forme d’écailles comme chez les oursins tortues. 

Il existe aussi des oursins dits « irréguliers » au corps plus aplati, comme les oursins « sand dollar » en forme de pièce de monnaie.

Si l’oursin mesure généralement entre 5 et 10 cm, il peut aller jusqu’à 30 cm (Sperosoma giganteum). Radioles comprises, les espèces au diamètre maximum sont du côté des oursins-diamèdes : jusqu’à 70 cm chez l’espèce Diadema setosum.

Deux ouvertures principales se situent aux pôles opposés de l’animal : la bouche et l’anus. La bouche est dotée d’un appareil masticateur appelé lanterne d’Aristote. Cette dernière ressemble à un bec formé de 5 dents. Elle est généralement située vers le substrat.

Distribution géographique mondiale

La plupart des oursins vivent dans des eaux tempérées ou tropicales à des profondeurs relativement faibles. 

Il est toutefois possible d’en trouver dans des eaux glaciales (oursin antarctique) ou à de plus grandes profondeurs, au-delà de 2 000m.

En Méditerranée, on trouvera principalement l’oursin violet (Paracentrotus lividus) et l’oursin noir (Arbacia lixula).

Les oursins ne savent pas nager. Ils vivent sur le fond et se déplacent grâce à leurs radioles et podias, ces petites excroissances présentes sur les échinodermes.

Oursin-diamède © John Turnbull

Alimentation

Plusieurs régimes alimentaires existent selon les espèces : herbivores (algues), omnivores ou carnivores. 

Certains oursins irréguliers filtrent les sédiments pour y trouver leur nourriture.

Reproduction le plus souvent sexuée

Lors de la période de reproduction, mâles et femelles vont libérer simultanément dans l’eau le sperme et les œufs. Ces gamètes vont être éjectés par le pore génital situé au-dessus de l’oursin, à côté de l’anus. Une fois la fécondation réalisée, les œufs vont dériver pendant quelques semaines ou mois. Après plusieurs stades de développement larvaire, les juvéniles se dirigent vers le fond, où ils vivront leur vie d’oursins.

Techniques de camouflage particulières

Pour se cacher, les oursins adoptent plusieurs techniques.

Certains collectent des objets ou débris et se cachent dessous. Cette technique s’observe chez plusieurs espèces de la famille des Toxopneustidae, dont le dangereux oursin fleur.

D’autres vont perforer la roche pour s’y cacher, une technique caractéristique du genre Echinometra.

Oursin fleur sous des débris, Toxopneustes pileolus © John Turnbull
Oursins perforants logés dans les cavités © John Turnbull

Les oursins et les autres espèces

Symbioses et commensalisme

Certaines associations entre les oursins et d’autres animaux sont observées. La plus connue est celle entre le poisson cardinal de Banggai et l’oursin Diadema. Ces petits poissons profitent des longues radioles de ces oursins pour s’y cacher dès qu’ils se sentent menacés.

Les poissons crampons d’oursin (Diademichthys lineatus) se nourrissent des pédicellaires et podias des oursins Diadema. Les pédicellaires sont de petits appendices squelettiques présents sur le corps et qui contiennent parfois du venin.

Parmi les crustacés, le crabe zèbre se cache dans les piquants des oursins de feu. En échange de cette protection, il nettoie l’oursin.

Enfin le crabe Dorippe frascone porte des oursins venimeux sur son dos pour se protéger lors de ses déplacements.

Poisson-crampon d’oursin Diademichthys lineatus © François Libert
Crabe-zèbre – Zebrida adamsii © Brian Cole

Prédateurs

Les oursins sont bien protégés par leurs piquants. Ça ne les empêchent pas d’être chassés par certaines espèces.

Des poissons sont dotés d’une mâchoire et d’une dentition qui leur permettent de consommer les oursins : le poisson Napoléon, les labres californiens, ou encore les balistes.

Autre stratégie, certaines étoiles de mer consomment les oursins par dévagination de leur estomac. Ce dernier ressort par la bouche, face interne à l’extérieur, ce qui permet à l’étoile de procéder à une digestion externe des proies.

Labre californien Semicossyphus pulcher © Brian Cole
Baliste royal, Balistes vetula © François Libert

Les oursins et l’Homme

Certaines espèces d’oursins sont comestibles et donc pêchées. En Méditerranée il s’agit notamment des oursins violets, dans le cadre d’une réglementation stricte.

Seules les gonades, l’appareil reproducteur des oursins, sont consommées.

Les oursins peuvent être dangereux pour l’Homme. Si tous ne sont pas mortels comme le venimeux oursin fleur, les piquants enfoncés dans la peau créent en général une forte douleur. Attention donc où vous posez vos pieds et vos mains !

Références bibliographiques

Pawson, D. L. (2007). Phylum echinodermata. Zootaxa, 1668(1), 749-764.

World Register of Marine Species

A propos de l'auteur

Julie travaille dans le secteur culturel à Paris. Ses autres sujets de prédilection sont l'environnement, l'alimentation et la consommation responsable. Au sein de l'équipe Fishipedia, elle est en charge de la rédaction d'articles.

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