Introduction
Le diable de Méditerranée, Mobula mobular, est la raie emblématique de la mer Méditerranée. Elle est également présente à proximité des côtes et îlots de l'Atlantique nord-est, de l'Irlande jusqu'aux côtes du Sénégal où elle est parfois confondue avec Mobula japanica.
Avec une population qui aurait diminué de plus de 50 % en 60 ans, c'est à ce jour l'une des raies Manta les plus menacées au monde. Les menaces principales sont la pollution (déchets, rejets chimiques), la suractivité maritime et la pêche commerciale. L'espèce n'est pas spécifiquement visée par la pêche, cependant, comme les dauphins et les tortues, elle est très souvent capturée de manière accidentelle.
Qui est-il ?
Le genre Mobula
Le genre Mobula fait partie de la famille des Myliobatidae, qui regroupe la plupart des raies marines. Comme les requins et les chimères, les raies appartiennent à la classe des chondrichtyens qui regroupe les poissons cartilagineux.
Les espèces du genre sont parfois appelées « raie aigle ». Le groupe comprend la plus grande raie du règne animal : Mobula birostris avec ses 7 mètres d'envergure. Contrairement à la plupart des raies, les Mobula ne se déplacent pas sur les fonds, ce sont des raies "volantes". Leurs larges ailes, profilées pour la nage, leur permettent de se déplacer aisément en pleine eau. La peau est recouverte d'écailles placoïdes, en forme de dents, qui améliorent également la pénétration naturelle du poisson dans l'eau.
Les appendices situés autour de la bouche, appelés nageoires céphaliques, sont le fruit d'une évolution des nageoires pectorales. Elles servent à guider l'eau chargée vers la bouche et à optimiser leurs chasses. Elles sont aussi bien utilisées pour filtrer le plancton que pour piéger des petits poissons. Pour gagner en hydrodynamique, ces appendices peuvent également s'enrouler et ainsi opposer une résistance faible à l'eau lors des déplacements. Ces nageoires donnent aux raies l'aspect d'animaux à cornes, à l'origine de l'appellation de « diable des mers ».
Appréciées pour la qualité de leur chair et prisées par la médecine traditionnelle asiatique, toutes les espèces du genre Mobula ont vu leurs populations décliner considérablement tout au long du XXe siècle. Aujourd'hui selon l'IUCN, sur les 11 espèces décrites, 6 sont en danger ou vulnérable, 3 sont quasiment menacées et 2 manquent de données. Les plus grandes espèces sont les plus menacées.
Ces poissons sont épipélagiques, c'est-à-dire qu'ils passent une partie importante de leur vie non loin de la surface. Ce mode de vie les rend particulièrement vulnérables à l'ingestion de micro-plastiques, aux marées noires et aux perturbations causées par le trafic maritime intense. La capture accidentelle de toutes les espèces est fréquente.
Morphologie
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Type
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Taille moyenne500 cm
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Taille maximale520 cm
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Longévité20 ans
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Motiftâches
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Type
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Taille moyenne500 cm
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Taille maximale520 cm
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Longévité20 ans
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Motiftâches
Comment reconnaître Ce poisson ?
Pouvant atteindre plus de 5 mètres de diamètre pour un poids de plus d'une tonne, le diable de Méditerranée est la deuxième plus grande raie au monde. Son dos est noirâtre et la tête, plus claire, est traversée par une large bande noire. Le dessous de son corps est blanc.
Comme la manta géante, cette espèce possède une large tête bordée par deux nageoires céphaliques. La mâchoire inférieure est constituée de petites dents. Les cinq paires de branchies sont en position ventrale et, comme les autres raies volantes, les yeux et spiracles se trouvent de chaque cotés de la tête, en position latérale.
Elle possède également une longue queue en forme de fouet, normalement sans épine caudale. À la base de la queue se trouve une petite nageoire dorsale.
Différences entre mâles et femelles
Le mâle possède un organe reproducteur visible appelé gonopode qui lui permet de féconder la femelle.
Comme les requins, les mâles possèdent deux ptérygopodes. Ces appendices issus de la modification des nageoires pelviennes permettent la transmission du sperme jusqu'au cloaque de la femelle. Les mâles ne peuvent en utiliser qu'un seul à la fois.
Mode de vie & Comportement
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régimeplanctophage
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Sociabilitévivant en petit groupes
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territorialitéNon
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Rythme biologiqueDiurne
Le diable de Méditerranée vit en solitaire, en couple ou en petits groupes. Sporadiquement, des regroupements massifs sont observés. La longévité est estimée à 20 ans mais elle pourrait être plus importante car les études sont peu fournies sur cette espèce.
Comme les autres raies volantes, on retrouve le plus souvent cette espèce dans des eaux peu profondes ou à proximité de la surface à la recherche de macro-plancton, de petits poisson ou de crevettes.
Reproduction
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Mode de reproductionovovivipare
Le diable de Méditerranée est un poisson ovovivipare. La maturité sexuelle est atteinte vers la taille de 2 mètres.
Les organes reproducteurs mâles, situés à la base de la queue, permettent la fécondation. L'accouplement a lieu ventre contre ventre. La femelle donne ensuite naissance, au maximum, à un seul bébé. La taille à la naissance est considérable : environ 1,60 m pour un poids de 35 kilos.
Espèce inoffensive
Cette espèce ne présente pas de danger particulier pour l'Homme en cas de rencontre dans son milieu naturel.
Origine et répartition
Présence géographique & État des populations
L’espèce est circumglobale dans les eaux tempérées et tropicales des océans du monde. Elle est bien présente en Méditerranée mais absente de la mer Rouge, et sa répartition est souvent ponctuelle. On la rencontre de l’Atlantique Est (Portugal, Sénégal, Angola, Méditerranée occidentale et Adriatique) à l’Atlantique Ouest (Canada, golfe du Mexique, mer des Caraïbes, Brésil, Uruguay). Les observations témoignent de déplacements à grande échelle, jusqu’à 1 800 km, probablement liés aux migrations saisonnières de ses proies.
La pêche accidentelle concerne presque tous les types d’engins : filets dérivants, sennes coulissantes, chaluts, filets de fond, palangres ou pièges fixes pour le thon. Bien que l’espèce soit généralement rejetée, elle est encore consommée dans certaines zones, notamment dans le sud de l’Adriatique. Une pêche ciblée subsiste dans la mer du Levant, jugée non durable : en 2013, plus de 500 individus, dont des juvéniles, avaient été abattus pour la consommation locale. Malgré l’interdiction des filets dérivants pélagiques en Méditerranée, cette pratique illégale reste active en Italie méridionale, au Maroc et en Turquie, constituant une menace constante pour l’espèce.
État de conservation des populations (IUCN)
Quel est son habitat ?
Caractéristiques du milieu naturel
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Température18 - 25 °C
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Profondeur0 - 30 m
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MilieuPélagique actif
Présentation du biotope
Le diable de Méditerranée est une espèce pélagique vivant dans les eaux côtières et sur le plateau continental. Elle passe la majorité de son temps dans les 50 premiers mètres, mais peut effectuer des plongées spectaculaires dépassant 1 100 m. Elle fréquente également les zones proches des îles océaniques. Nocturne dans son alimentation, elle s’élève au-dessus de la thermocline pour se nourrir de krill et d’autres petits organismes planctoniques.
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