A Madagascar, la redécouverte du Ptychochromis insolitus

Grâce à une expédition en novembre dernier à Madagascar, Tim McCaskie, expert du zoo de Toronto a retrouvé cinq espèces de poisson d’eau douce sur le point de disparaître.

Accompagné d’une équipe de biologistes, le scientifique a mis la main sur un spécimen de Ptychochromis insolitus, appelé aussi « cichlidé du Mangarahara ».

Jusqu’à présent, seuls deux mâles P. insolitus avaient pu être maintenus en captivité par le zoo de Berlin. En mai 2013, soutenu par le Zoological Society of London (ZSL), un appel mondial avait été lancé à destination des aquariophiles et des scientifiques pour trouver une femelle en âge de se reproduire.

Resté sans réponse, l’idée d’organiser une expédition à Madagascar pour rechercher des P. insolitus émerge.

Organisée en novembre 2013 par Tim McCaskie et Brian Zimmerman en partenariat avec la ZSL et des biologistes locaux, l’expédition se concentre sur l’ouest de l’île. C’est après plusieurs semaines de recherches infructueuses que le protecteur de la vie sauvage au zoo de Toronto tombe sur un village où les habitants lui montrent un spécimen de P. insolitus mort et séché.

Il oriente alors ses recherches sur le fleuve Mangarahara. Grâce à la collaboration des pêcheurs locaux, les trouvailles dépassent toutes ses attentes. Outre des P. insolitus, il récupère des Lamena, des Pachypanchax et d’autres cichlidés menacés. Au total, ce sont 18 poissons qui sont transférés dans une structure spécialisée au nord de l’île pour entamer le programme de conservation. Un programme qui donne des résultats prometteurs après seulement quelques jours de traitement.

Tim McCaskie n’en est pas à son coup d’essai. Ces deux premières expéditions à Madagascar en 2010 et 2011 avaient permis de retrouver des espèces en danger voire même considérées comme disparues par l’IUCN. Pêché dans le fleuve Ivoloina, le Ptychochromoides itasy, n’avait plus été aperçu depuis les années 70.

Dans ses rapports, Tim McCaskie explique que les locaux se montrent très intéressés au destin des espèces en péril et suivent avec intérêt les tentatives de réintroduction. Selon lui, la collaboration avec les habitants est fondamentale et permet aux scientifiques de sensibiliser les pêcheurs aux dispositifs de capture durable afin d’éviter d’empirer la situation.

En 2004, un rapport de l’IUCN classait comme sérieusement menacées 55% des espèces natives de Madagascar. En dix ans, la situation n’a pas évolué. Tim McCaskie n’a donc pas fini de donner une seconde chance aux espèces en voie d’extinction.

A propos de l'auteur

Benoit Chartrer fait partie des membres du projet Fishipédia. Sorti d'une formation d'ingénieur en physique, il a progressivement changé de spécialisation en se tournant vers les technologies Web. Passionné de voyage et de biologie, il tient également un compte Instagram dédié à la photographie animalière.

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